« Un ouvrier, Marche, dicta le décret où le Gouvernement provisoire, à peine formé, s'engageait à assurer l'existence des travailleurs par le travail, à fournir du travail à tous les citoyens, etc. » C’est presque la phrase inaugurale des Luttes de classes en France (1848-1850), de Karl Marx.
« Marche, après cette unique apparition, retourne d’où il vient, dans l’oubli », écrivait en 1933 Donald Cope Mc Kay[1], ce que ne dément pas, quatre-vingts ans plus tard, Mark Traugott qui ajoute : « on ignore presque tout de Marche – à commencer par son prénom. »[2]
Ce n’est plus vrai.
Si l’on ignore encore ses date et lieu de naissance, on connaît maintenant les prénoms, Charles Michel, de ce jeune ouvrier mécanicien – « 20 ou 25 ans » selon Lamartine – qui, le 25 février 1848, vers midi et demi, le « visage noirci par la fumée de la poudre », forçait à la tête d’une délégation les portes de l’Hôtel de Ville et du gouvernement provisoire. On sait, de plus, que celui qui avait risqué sa vie sur les barricades dont il arrivait tout fumant n’était pas un jeune célibataire sans attaches, n’ayant rien à perdre que ses chaînes : Charles Michel Marche s’était marié trois ans plus tôt, leur dernière-née avait 2 mois et le petit frère à peine plus de 2 ans.
A lire Lamartine, Marche réclame du gouvernement « le programme de l’impossible » : « le renversement de toute sociabilité connue, l’extermination de la propriété, des capitalistes, la spoliation, l’installation immédiate du prolétaire dans la communauté des biens, la proscription des banquiers, des riches, des fabricants, des bourgeois de toute condition supérieure aux salariés (…) enfin l’acceptation sans réplique et sans délai du drapeau rouge ».
Selon Garnier-Pagès, « Ouvrier, [Marche] parle pour les ouvriers ; il invoque leurs souffrances et leur vie précaire. Enfants, un travail prématuré les étiole ; hommes, un travail exagéré les épuise ; vieillards, un travail disputé les abandonne. Ils n'ont pas le pain quotidien. Le salaire ne suffit pas à leur existence. La concurrence les tue lentement. Ils meurent de privations au milieu des richesses qu'ils produisent. Que réclament-ils ? Du travail ! un travail limité, organisé. Le travail est le droit sacré du pauvre. Le Gouvernement refusera-t-il, repoussera-t-il des vœux aussi justes ? Non ! Il ne le peut ! il ne le peut ! »
Lamartine, obsédé par le drapeau rouge, n’a vu que ça aux mains de Marche : « Il roulait dans sa main gauche un lambeau de ruban ou d’étoffe rouge ; il tenait de la main droite le canon d’une carabine dont il faisait à chaque mot résonner la crosse sur le parquet. » Le poète ignore totalement l’écrit dont Marche est pourtant porteur :
“A Messieurs les Membres du Gouvernement provisoire,
Le soussigné Aug. B. de Lancy, rédacteur de la Démocratie pacifique, chargé par une députation d'ouvriers. Ils demandent :
1° L'organisation du travail, le droit au travail garanti ;
2° Le minimum assuré pour l'ouvrier et sa famille en cas de maladie ; le travailleur sauvé de la misère, lorsqu'il est incapable de travailler, et, pour ce, les moyens qui seront choisis par la nation souveraine.
Ce 25 février, deuxième jour de la République.
Signé : Aug. B. de Lancy, Moreau, Blanchet, Marche jeune.“
Jean-Marcel Jeanneney faisait observer, dès 1933, qu’on ne trouve pas Aug. B. de Lancy dans les récapitulations d’auteurs donnés chaque semestre par La Démocratie pacifique, et qu’il n’est question de la pétition dans aucun numéro du journal. En revanche, le numéro du dimanche 27 février de la Démocratie pacifique porte pour la première fois en frontispice : « La République de 1792 a détruit l’ordre ancien. / La République de 1848 doit constituer l’ordre nouveau. / La réforme sociale est le but, la République est le moyen. / Tous les socialistes sont républicains. / Tous les républicains sont socialistes. » Ce qui pourrait constituer l’indice d’une origine fouriériste de la pétition et donc de Marche.
Au plan biographique, on sait désormais aussi que le père de Charles Michel Marche était décédé au mariage de son fils, début 1845. La signature « Marche jeune » ne peut donc être ici destinée à éviter la confusion entre un père et son fils, et on ne lui connaît pas de frère aîné ; la mention « jeune » pourrait donc être destinée à maintenir en vie par contraste, implicitement, un père disparu.
Ce n’est qu’après avoir obtenu la transcription de sa pétition en un décret rédigé par Louis Blanc, accompagnée d’un appendice sur « le million » rajouté par Ledru-Rollin, ou par Arago, selon que l’on se fie aux souvenirs de Louis Blanc ou de Garnier-Pagès — “Le gouvernement provisoire de la République française s’engage à garantir l’existence de l’ouvrier par le travail ; il s’engage à garantir du travail à tous les citoyens ; il reconnaît que les ouvriers doivent s’associer entre eux pour jouir du bénéfice de leur travail ; le gouvernement provisoire rend aux ouvriers, auxquels il appartient, le million qui va échoir de la liste civile.“ — que Marche aurait prononcé cette phrase qui sera mille fois répétée : « Nous mettons trois mois de misère au service de la République. »
Des quatre ou cinq protagonistes ou témoins qui ont laissé des mémoires, seul Louis Blanc l’a entendue, cette phrase, et c’est rétrospectivement, bien sûr, qu’il nous l’a restituée. La première occurrence publique et contemporaine de l’expression n’apparaît pas, en réalité, dans la bouche de Marche mais dans une brève du Peuple constituant (le quotidien de Lamennais), du 10 mars 1848 : « On parlait avec animation dans un groupe d’ouvriers, avant-hier, [soit le 8 mars] des discussions sur l’organisation du travail dont M. Louis Blanc porte le poids au Luxembourg. Quelques-uns disaient : “Il faut que ça en finisse, les maîtres ont eu leur tour, à nous à présent !“ D’autres répétaient : “C’est cela, il faut que nous vivions bien ! — Pas si vite, les autres, répliqua un homme déguenillé ; et, arrêtant un élève de l’École polytechnique qui passait : Tu peux dire au gouvernement provisoire que nous avons encore trois mois de misère au service de la République, pourvu qu’on s’occupe de nous ! ».
L’expression fait florès, à tel point que dans une fête républicaine du 11 avril, à Basse-Terre, Guadeloupe, banquet d’union de soixante-et-onze couverts que rapporte la Démocratie pacifique du 8 mai, le dixième toast, de M. de Bausire, président de la cour d’appel, — pas vraiment un rouge, il conservera son poste sous le Second empire — est porté « Aux Ouvriers ! à cette classe laborieuse et si abnégatrice (sic) de notre société actuelle, dont la vie jusqu’ici n’a été environnée que de privations et de souffrances. À ces hommes qui, au jour du triomphe, n’ont trouvé à faire entendre que des paroles d’ordre, de travail et de confraternité. Puisse le gouvernement, réalisant bientôt ses promesses, acquitter une dette ancienne, trop longtemps oubliée et accrue de toute la grandeur de ce nouveau sacrifice si noblement exprimé. Nous saurons attendre ; nous avons encore trois mois de misère au service de la République ! »
On retrouve Marche mécanicien-tourneur à l’atelier central du chemin de fer du Nord, à la Chapelle, juste de l’autre côté de l’enceinte des fermiers-généraux. Ce dimanche 16 avril, les ouvriers sont appelés au Champ-de-Mars pour choisir parmi eux quatorze officiers de la Garde nationale dans une élection complémentaire, après que celle du 5 avril les a vus évincés de tout poste d’état-major. Accompagné d’un porte-drapeau, Marche arrive chez Cavé, dont les ateliers sont un peu plus bas que le sien, dans les derniers numéros de la rue du Faubourg-Saint-Denis, et entraîne avec lui une soixantaine d’ouvriers. Il est armé, ce qu’à priori un simple rassemblement électoral ne justifierait pas. Les témoins ne donneront pas d’autre détail à la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, diront l’avoir perdu de vue sur les Champs-Élysées. Le rassemblement du Champ de Mars gagna ensuite l’Hôtel-de-Ville pour protester de ce que l’organisation du travail se faisait attendre, et demander le report des élections à l’Assemblée Constituante. Ledru-Rollin le fit recevoir par les baïonnettes croisées des bataillons bourgeois de la Garde nationale.
Marche ne figure pas sur la liste des candidats aux élections à l’Assemblée nationale constituante du 23 avril soutenue par le Populaire de Cabet, liste qui pour le département de la Seine compte une moitié d’ouvriers (17 sur 34), délégués des corporations et candidats du Luxembourg, parmi lesquels Adam, cambreur, Drevet, mécanicien, Gautier (ou Gauthier) dessinateur et rédacteur du Père Duchêne, Mallarmé (ou Malarmet), monteur en bronze, Savary, cordonnier, etc. Pas un de ces « ouvriers du Luxembourg » ne sera élu.
Aux 30 avril et 2 mai, Marche est à l’école mutuelle du 17 rue des Vinaigriers pour la fondation de la « Société générale politique et philanthropique des mécaniciens et serruriers et de toutes leurs subdivisions », qui élit à sa tête Drevet et Colin. Le témoin Cavé, devant la même commission de l’Assemblée nationale, dira que sous cette apparence de société de secours mutuels, il devinait une société secrète.
La présence de Marche à l’envahissement de l’Assemblée constituante, le 15 mai, est attestée par le journal non publié d’Hippolyte Carnot, alors ministre de l’Instruction publique : « Un ouvrier vint se placer devant mon banc. C'était précisément celui qui, le lendemain ou le surlendemain de la révolution, entra dans le cabinet du Gouvernement provisoire pour porter la parole au nom de ses camarades. Je l'ai reconnu et j'ai essayé d'entamer la conversation avec lui en rappelant cette circonstance. Il est resté froid, impassible et laconique, comme à l'Hôtel de Ville. »
Le lendemain, Marche participe au déclenchement de la grève aux chemins de fer du Nord, où il travaille, pour obtenir l’augmentation d’1 franc par jour qu’ont décrochée la veille les ouvriers, (charpentiers exceptés), du chemin de fer d’Orléans et du Centre. La gare d’Ivry avait entamé la lutte dès le début mars et, la ligne étant essentielle à l’approvisionnement de Paris, la société avait été rapidement mise sous séquestre, prélude semblait-il à une nationalisation des chemins de fer qui n’est pas venue. Au moins ont-ils eu les 1 franc par jour.
On a des échos du conflit de la Chapelle par le Messager du 22 mai, publication de l’agence de presse “la Correspondance de Paris“, de Pauchet, Paya et Pellagot, et de ce fait très repris par les journaux de Paris — le Représentant du Peuple du 24 mai, par exemple — comme de province : « Parmi les individus arrêtés dans la journée d'avant-hier se trouve le citoyen Marche, cet intrépide et audacieux ouvrier qui, dans la journée du 25 février dernier, est parvenu, par son énergique langage, à arracher, séance tenante, le fameux décret relatif à l'organisation du travail, et qui, employé au chemin de fer du Nord, a organisé la grève qui dure encore maintenant. »
Ce à quoi Marche répond dans la Réforme et dans la Vraie République du 26 mai — (par une lettre dictée : le 25 février, à l’Hôtel de Ville, il a dit ne pas savoir écrire) — : « Citoyen rédacteur, J’ai lu dans plusieurs journaux “que cet audacieux et intrépide ouvrier qui, par son langage énergique, était parvenu à arracher le décret relatif à l’organisation du travail, le citoyen Marche, était arrêté.“ Quel motif pourrait donc avoir le gouvernement de la République de me faire incarcérer ? Ouvrier obscur, je me suis lancé avec autant d’ardeur que de loyauté dans la voie que suivent les hommes qui ont, depuis le 24 février, proclamé et gouverné la République. J’ai, au nom de tous les travailleurs mes frères, exposé à l’hôtel de ville les besoins et la nécessité d’organisation dans le travail, et le 25 février j’ai obtenu du gouvernement provisoire le décret relatif à cette organisation. Ce décret, rendu après mûre délibération, est fort loin d’être un décret arraché, les besoins de l’époque le disent assez hautement. Ce que j’ai réclamé dès le principe, j’en ai demandé plus tard l’exécution, et je saisirai toutes les occasions favorables pour le réclamer, parce que je suis logique, parce que je suis l’interprète du désir des travailleurs, parce que loin d’être un homme politique, je ne suis qu’un ouvrier désireux de voir réaliser enfin les améliorations si solennellement promises.
Quant à l’organisation de la grève du chemin de fer du Nord, les ouvriers ont assez de discernement et de probité pour agir d’après leur conscience et non d’après de sottes instigations. Je n’ai fait que proclamer, au nom de tous mes camarades, l’acte de justice qui avait été accordé la veille, pour ainsi dire, aux ouvriers du chemin de fer d’Orléans.
Que mes amis se rassurent, je suis libre encore.
Marche jeune, ouvrier mécanicien, rue du Faubourg-Saint-Denis, 62. »
Cette adresse était déjà la sienne le 30 décembre 1847, à la naissance de sa fille, Félicité Louise. Quand il avait épousé Virginie Louise Vincent, fleuriste, le 1er février 1845, il habitait beaucoup plus au centre, 31 rue du Grenier Saint-Lazare ; c’était devenu le domicile du couple et leur premier enfant, Charles Victor Eugène Antoine, y était né le 24 novembre 1845.
Les élections du 23 avril, sans obligation de résidence pour les candidats, laissaient la possibilité d’être élu dans plusieurs circonscriptions. Après que les représentants pluri élus eurent fait leur choix, les nécessaires élections complémentaires ont été fixées aux 4 et 5 juin, avec 11 sièges à pourvoir à Paris. Le Représentant du Peuple de Proudhon et la plupart des journaux démocrates publient alors la même liste de 11 candidats, censément adoptée par les clubs réunis, les corporations d’ouvriers, les ateliers nationaux, la garde mobile et la garde républicaine ; elle ne compte plus que trois ouvriers : Adam, cambreur, Malarmet, monteur en bronze, et Savary, ex-ouvrier cordonnier. La candidature de Marche est patronnée en revanche par le Père Duchêne : outre deux de ses rédacteurs, Gauthier et Colfavru, sa liste propose Caussidière, Blanqui, Raspail, Cabet, Proudhon, Pierre Leroux, Kersausie, Huber, ouvrier corroyeur, Marche, ouvrier.
« La classe bourgeoise ayant le privilège de l’instruction, de la fortune, de la lecture devait apporter dans les opérations du scrutin une tactique et un savoir-faire dont la classe ouvrière ne se doute pas. (…) le suffrage universel consacre plus que jamais la tyrannie du petit nombre, la tyrannie du fort sur le faible, du riche sur le pauvre, du maître sur l’ouvrier », écrit Alphonse Esquiros dans l’Accusateur public qui devient à partir du 11 juin l’organe du Club du Peuple, d’inspiration blanquiste, qui va se réunir dans la salle des Spectacles-Concerts du boulevard Bonne-Nouvelle. Les très réactionnaires Alphonse Lucas et Charles Liadières donnent Marche comme l’un des membres fondateurs de ce club que président Esquiros et Paul de Flotte ; ils sont, nous semble-t-il, les deux seuls à en attester.
Si Marche a été sur les barricades de Juin, on l’imagine sur celle, “formidable“, qui s’élève dans son fief devant les ateliers de Cavé, à 200 pas de la barrière de la Chapelle, et ses arrières protégés par le mur d’octroi de 6 m de haut et 50 cm d’épaisseur. Elle est si puissante que c’est au canon que le 7e de ligne l’affronte, dès le samedi 24. Une autre pièce sera mise en œuvre rue de Rochechouart, tandis que le dimanche, les troupes, la mobile, les gardes nationaux d’Amiens et de Rouen, arrivant par la banlieue, la prendront à revers en réussissant une brèche à la barrière Poissonnière, et en escaladant le mur de celle de Rochechouart. La bataille se poursuivra encore une partie de la journée de lundi.
La brochure anonyme de 32 pages intitulée Sanglante insurrection des 23, 24, 25, 26 juin 1848 ou narration exacte et authentique de tous les évènements qui viennent de s’accomplir, etc., qui n’est certes pas du côté des insurgés mais qui, à cet endroit, se veut équitable, écrit que « les insurgés ont désarmé beaucoup de mobiles, de gardes nationaux et de soldats du 23e léger qu’ils ont renvoyés sains et saufs, tandis que quelques-uns des vainqueurs fusillaient au fur et à mesure beaucoup d’insurgés pris dans les maisons situées à gauche du faubourg Saint-Denis, entre la barricade Cavé et la barrière. »
Dans l’article cité en commençant, Mark Traugott écrivait encore, à propos de Marche : « à supposer qu’il ait survécu aux affrontements… »
On savait pourtant qu’il avait survécu. François Cavé, qui déposait le 1er juillet 1848 devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale[3], y déclarait : « C’est un nommé Marche, ami intime de M. Caussidière, qui a tout mis en train. Il n’a pas été arrêté. Depuis les évènements, il se promène vêtu avec recherche. Cependant, il y a quelque temps, les ouvriers, les sachant, lui, sa femme et ses enfants fort malheureux, avaient fait une souscription à leur profit ; mais ce n’est pas cette souscription qui peut le mettre en état de vivre comme il le fait, car il ne travaille plus ».
Le couplet sur cette soudaine opulence est bien sûr la part que prend Cavé à la calomnie que l’on retrouve partout dans la presse bourgeoise sur des insurgés tous stipendiés par l’or monarchiste : à preuve ces liasses retrouvées dans les poches des cadavres, ces femmes arrêtées tandis qu’elles distribuaient de l’argent aux barricadiers, etc. Mais on peut accorder foi au reste : Marche n’a été ni tué ni blessé sur les barricades, et pas non plus arrêté. C’était les dernières nouvelles que l’on avait de lui.
Il faudra attendre ensuite 1966 pour lire chez Maurice Dommanget ces deux phrases : « Pour échapper à la répression, il émigra en Amérique. Là-bas, non perdu de vue par les blanquistes, il était encore en 1879 à la tête d’un établissement agricole. »[4] Dommanget s’appuie ici sur une lettre inédite en sa possession, adressée le 19 août 1879 par Louis Meyerà Cyrille Lacambre— les deux hommes, tous deux profs à la pension Chataing, de Belleville, avaient été membres de la Société des Saisons dès la fin des années 1830. Ces deux vieux blanquistes, d’une dizaine d’années plus âgés que Marche, n’avaient pas “perdu de vue“, comme dit Dommanget, leur cadet, et l’un pouvait à la demande de l’autre fournir ces quelques informations. De là à savoir dans quelles circonstances, quand et où précisément, Marche s’était exilé, si c’était seul ou en famille…
J’ai trouvé depuis, une partie de l’état-civil de Marche ; il reste du pain sur la planche.
[1]The National Workshops : A Study in the French Revolution of 1848, Cambridge, Harvard University Press, 1933.
[2] Dans « Les limites du protagonisme : une anthropologie politique de 1848 », traduit de l’anglais par Hélène Boisson, dans Politix 2015/4 (n° 112).
[3] Rapport de la Commission d’Enquête sur l’insurrection du 23 juin et les évènements du 15 mai, déposition de Cavé, vol. I, pp. 258-59.
[4] Maurice Dommanget, Histoire du drapeau rouge, des origines à la guerre de 1939, librairie de l’Etoile, 1966.